Déclaration CGT au CSE-C R4 PROJET DE RESTRUCTURATION DES AÉROSTRUCTURES 22 octobre 2021

Déclaration CGT au CSE-C R4 PROJET DE RESTRUCTURATION
DES AÉROSTRUCTURES
22 octobre 2021
En s’engageant dans la création d’une division dédiée aux aérostructures, la direction d’AIRBUS consolide une activité
essentielle et stratégique afin de conserver notre place de numéro un mondial de la construction aéronautique civile.
La direction reconnaît que les activités d’aérostructure sont cœur de métier pour un avionneur, validant ainsi le
positionnement de la CGT qui s’était opposée à la sortie du groupe des sites de Méaulte et Saint Nazaire lors de la
création d’Aerolia.

Cependant, la logique aurait été de créer une entreprise unique pour la France. AIRBUS s’est hissé au niveau qui est
le sien actuellement en s’appuyant sur la collaboration des salariés des secteurs du bureau d’études, de la
production, du commercial ; ou encore sur la collaboration entre les sites dédiés à l’assemblage des aérostructures et
aux pièces élémentaires. C’est bien cette intégration dans un même ensemble qui a été la base de notre succès
depuis 50 ans.

La bonne résilience du groupe, depuis un an et demi, démontre qu’AIRBUS bénéficie d’une excellente compétitivité
comme le traduisent le résultat d’exploitation positif en 2020 et les 2,2 Mds d’Euros de bénéfice dégagés sur le
premier semestre 2021. Par contre, ce projet soulève un certain nombre d’interrogations :

● la relation donneur d’ordres / sous-traitant, en particulier la politique de fixation des prix et des frais de
gestion imposés par Airbus à la division aérostructure
● les risques de délocalisation des sous-ensembles à “faible valeur ajoutée” (sous ensembles qui permettent
parfois de reclasser des personnels usés par le travail)
● le partage des investissements et de la recherche et développement (R&D)
● la spécialisation des sites de production qui les rendrait plus vulnérables

En Allemagne, ce projet fait l’objet d’une forte opposition de la part des salariés, de leurs syndicats et des élus locaux
(Lander) qui craignent des délocalisations vers des pays à faibles coûts sociaux et normes environnementales. Ces
craintes sont justifiées puisque la direction met en avant “la réussite” du modèle Stelia qui s’est appuyée sur de la
délocalisation low cost. La CGT apporte son soutien aux salariés Allemands qui défendent leurs emplois, et leurs
savoir-faire.

Loin de rassurer les salariés, l’actionnaire AIRBUS engage sa nouvelle division Airbus Atlantic et ses salariés dans une
surenchère de compétitivité et de baisse des coûts de production.

Dans cette période, où se manifeste une démotivation d’un certain nombre de salariés en lien avec leurs conditions
de travail, il est plus que jamais urgent pour la direction de répondre à cette problématique par des annonces
concrètes en matière d’embauches en CDI, d’investissements et de reconnaissances. La CGT, attentive au juste retour
des efforts fournis, ne peut accepter qu’une réorganisation, au nom d’une recherche de profitabilité non avouée, se
traduise par des gains de productivité auxquels l’ensemble des salariés ne serait pas associé.

Ce projet de restructuration porte en lui une logique de compétition généralisée, dont nous savons par expérience,
qu’au bout du bout les salariés en feront les frais par des conditions de travail dégradées, par des menaces de
délocalisation et par des dégradations de leur statut social. Ce n’est pas par la compétition généralisée, mais par la
collaboration d’équipes intégrées que nous pourrons affronter les défis qui sont devant nous, comme par exemple la
nécessité de la décarbonisation de l’aviation. En conséquence, la CGT se positionne contre le projet de
restructuration des aérostructures

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