Pour un droit du travail favorable aux salariés

Emmanuel Macron a donc lancé la phase 2 de la réforme du Code du travail en rencontrant ce 23 mai, les représentants syndicaux et patronaux dans une série de réunions bilatérales en tête-à-tête. S’il ressort que des assouplissements pourraient être apportés à un calendrier annoncé comme très serré, il n’en reste pas moins que le choix de procéder par ordonnances subsiste.

C’est tout à fait clair, Macron veut profiter de la torpeur estivale pour avancer très vite. Pas plus que Pierre Gattaz, il ne veut que se reproduise le scénario du printemps 2016. Mais au lieu d’en tirer une leçon, au lieu d’entendre le profond rejet de l’opinion quant à ce texte, il préfère voir une erreur de calendrier et estime qu’une telle réforme aurait dû être engagée dès le début du quinquennat précédent. Il veut donc profiter du souffle de son élection pour faire passer un texte qui va renforcer, amplifier, aggraver la loi « Travail ».

Le président de la République et le gouvernement entendent élargir le périmètre de l’inversion de la hiérarchie des normes, notamment sur les salaires. Les négociations d’entreprises pourraient alors rendre caduques les grilles salariales des conventions collectives de branches.

Ils entendent également plafonner les indemnités prud’homales aux salariés en cas de licenciement abusif, et regrouper les instances représentatives du personnel. Mais voilà qu’un sondage Odoxa pour France info publié le 24 mai au lendemain des premières consultations avec les centrales syndicales et patronales, nous apprend que deux Français sur trois souhaitent qu’Emmanuel Macron « tienne le plus compte possible » des arguments des syndicats pour sa réforme du Code du travail.

Selon ce sondage, les Français se montrent très partagés sur l’opportunité d' »aller plus loin que la loi El Khomri » pour réformer le Code du travail: 48 % y sont favorables, 51 % opposés. Par ailleurs, 63 % d’entre eux souhaitent qu’Emmanuel Macron, qui a reçu mardi les partenaires sociaux, « tienne le plus compte possible des objections des syndicats, quitte à revoir les réformes qu’il veut proposer ».

Cette enquête montre que le chef de l’État n’a pas obtenu un blanc-seing l’exonérant d’un vrai dialogue social. On ne le répètera jamais assez, Emmanuel Macron a été élu par une majorité de Français qui ne voulaient pas du Front national. Pas sur une adhésion à un programme plébiscité par le Medef, les milieux d’affaires et ses anciens petits camarades au gouvernement. Ça lui donne surtout des devoirs.
La CGT pour sa part n’entend pas en rester à la seule dénonciation du programme gouvernemental ou de sa méthode à la hussarde. Elle défend au contraire des propositions sociales et économiques bien concrètes en faveur des salariés. À commencer par un nouveau Code du travail, simplifié mais renforçant les droits des salariés et de leur représentation, fondé sur le respect de la hiérarchie des normes, en s’appuyant sur le travail de juristes compétents. Bref, un vrai code du XXIème siècle. Elle milite aussi depuis des années pour un nouveau statut du travail salarié et une véritable sécurité sociale professionnelle.

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