La CGT dépose un recours officiel pour Danger Grave et Imminent.

Monsieur le directeur,

 

Nous, représentants élus du personnel au CSE, nous vous alertons d’une situation de danger grave et imminent conformément à l’article L4131.2 concernant l’ensemble du personnel de l’établissement d’Airbus Nantes,  faisant état d’une atteinte psychosociale des salariés pour les raisons suivantes:

 

– Surcharge de travail :

  • Il n’y a pas de corrélation entre les 30% de baisse de livraison et sa traduction en baisse de charge. En effet nous observons un accroissement des charges de travail lié notamment aux départs des sous-traitants, des intérimaires et des personnels en cessation d’activité anticipée. De plus ces départs entrainent des pertes de compétences. Les attributions financières du projet CORAC suscitent des projets supplémentaires qui augmentent également le volume de travail. L’ensemble entrainant un épuisement physique et psychique des salariés.
  • Le télétravail vient augmenter le temps de travail sans limite en empiétant largement sur la vie personnelle (envoi de mail le samedi, le dimanche ou très tard).
  • D’autre part la suppression du variable (avec débit crédit) encadrée par l’accord sur le temps de travail hors APLD vient aggraver cette situation.

 

En effet le professionnalisme des salariés ou les obligations du service (exemple réunion hors plage fixe) ne permettent plus d’équilibrer entre des journées surchargées et des journées plus allégées.

 -Conflits éthiques où un « qualiticien » doit attester de la qualité d’un produit en étant en conflit avec le respect des temps technologiques.

-Perte de sens au travail, le projet NIS en est une parfaite illustration où de nombreux salariés se sont investis dans ce projet présenté comme prioritaire et abandonné brutalement.

-Exigences émotionnelles où des mobilités sont proposées de manières insistantes au point d’être vécues comme une obligation.

-Insécurité professionnelle liée au PSE et à la restructuration.

-Arrêt maladie pour burn out (exemple au secteur méthode où 3 salariés ont déclaré un burn out sur le premier trimestre).

-Manque de transparence avec des communications inégales en fonction des niveaux hiérarchiques.

-Management inadapté dans certaines équipes poussant par exemple des salariés à demander  une mobilité afin de s’éloigner d’un management sous pression qui peut devenir toxique.

 

Le DUER prend-t’il en compte les risques en matière de RPS depuis le PSE ?

Le bilan HSCT 2020 ne dit rien sur les RPS. Pire, le programme annuel 2021 HSCT ne prévoit rien en matière d’actions et de préventions des RPS.

 

Nous vous demandons de mettre en place immédiatement les actions suivantes:

  • Mise en place d’une procédure garantissant une charge raisonnable pour chaque salarié. Il est nécessaire de veiller pour chaque salarié et de manière récurrente à ce que sa charge de travail ne le mette pas en danger.
  • Garantir le droit au repos et aux congés des salariés sans sollicitation professionnelle pendant ces périodes.
  • Veiller à donner les moyens en matériel et en connexion adaptés pour le télétravail.
  • Faire respecter l’accord groupe sur le télétravail et faire cesser les sollicitations en dehors des heures normales de travail et définies par le salarié au moment de sa demande.
  • Mettre en place un plan de prévention des RPS adapté à la gravité de la situation de notre établissement.

 

De manière générale, nous constatons que le mécanisme de prévention des risques psychosociaux, actuellement, ne fonctionne pas, dans notre établissement. Les salariés nous font part de leur souffrance qui ne cesse d’augmenter sans que nos remontées en CSE ou CPSE ne semblent entendues.

Face aux pressions, les salariés sont démunis, a fortiori en période de PSE et restructuration ce qui crée une angoisse pour l’avenir de son poste et de son emploi.

Nous, représentants du personnel, appliquons les  procédures de capteurs de stress en orientant ces salariés vers la médecine du travail, le psychologue et les assistantes sociales ; mais cela ne suffit pas, et nous ne pouvons pas vérifier ni obliger les salariés à s’y rendre ou à aller voir leur médecin traitant ; et pour ceux qui vont voir les médecins du travail aucun ne voit les causes de souffrance au travail s’arrêter ou diminuer. Il est temps de s’attaquer aux causes racines.

 

Nous vous demandons donc

  • d’améliorer significativement le dispositif de prévention des risques psychosociaux, son efficacité et le suivi de celui-ci

Nous vous demandons donc de procéder au vote du CSE et mettre en œuvre une expertise du CSE pour risque grave conformément à l’article L2315-96 afin :

  • d’analyser les limites d’efficacité des moyens mis en œuvre par l’établissement de Nantes pour lutter contre les RPS,
  • d’analyser comment l’organisation au sein des services vient en confrontation avec les principes de prévention des RPS et leur capacité à être déployés.

 

Nous vous rappelons que conformément à l’article L4131-2 l’employeur procède immédiatement à une enquête avec le représentant du comité social et économique qui lui a signalé le danger et prend les dispositions nécessaires pour y remédier.

Nous vous demandons donc de nous recevoir dans les plus brefs délais.

 

Pour la CGT Airbus Nantes

DELOBELLE Eric

DANET Laurence

JAMES Jérémy

GUILLOU Jéremy

BOUCHARD Jérôme

SORIA Raymond

BALIN Jean-Eric

FATIN Jérôme

GUICHET Jordan

 

 

 

 

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